top of page

Affaires de pirates ?!



24 septembre 2022, 10h30. Il n'y aura pas eu de réveil aux aurores ce matin. Et ce ne sera pas non plus une traversée homérique. Il s'agit de parcourir quelques miles vers un mouillage tout proche pour retrouver une famille belge flamande qui vit à bord d'un voilier avec leur fils de 11 ans dans la baie de Sivota, village de la pointe sud de l'île de Leucade. Le soleil et la mer resplendissent alors que nous sortons de la baie de Nidri. Sauf erreur de ma part cette partie de la mer Ionienne, entre Leucade au Nord, Céphalonie au Sud et l'entrée du Golfe de Patras à l'Est, se nomme en grec Thalassa Ekhnadhon, prononcez : "Falassa Ekinadion(e)" ... Parsemée d'îles et d'îlots, elle offre à cette heure un tapis de flots paisibles parcourus par nombre de voiliers, barques de pêche et navettes à passagers. On croirait presque à une sorte de gigantesque pataugeoire dans laquelle de grands enfants joueraient paisiblement... Profitant de ce calme et de cette quiétude, je laisse Isis seule à la barre le temps de descendre "traiter les affaires courantes". D'ordinaire, évidemment la chose est différente pour chacun, je traite les affaires courantes immédiatement après mon premier café matinal, mais ce matin, j'ai choisi de délayer l'affaire quelque peu privilégiant la préparation du départ.

Je suis donc "affairé", dans la cabine dédiée à cet usage, quand j'entends un bruit de moteur s'approcher exagérément de Savitri, puis immédiatement des voix à la cantonade sur le pont juste au dessus de moi. "Serait-ce des pirates à l'abordage ?!" Je me vois donc contraint de précipiter l'affaire afin de refaire surface au plus vite.


A ce stade il paraît important de préciser que si le fait de prendre son temps dans le traitement des affaires courantes, j'entends quotidiennement, est un luxe, c'est un luxe de terrien; sur la mer, réunir les conditions requises au traitement calme, pondéré voir réflexif des affaires courantes tient plutôt de l'exploit ou du miracle....


Bondissant dans le cockpit je tombe sur Isis souriante quoique blême et crispée sur la barre de Savitri, tandis qu'un semi-rigide de six ou sept mètres est à deux doigts de nous aborder. A son bord se trouvent Ron, Viola et leur fils Lewis. Ils sont venus à notre rencontre avec la ferme intention de nous convaincre de les rejoindre à Sivota pour quelques jours. Je déleste Isis de la responsabilité d'une collision en mer en reprenant la barre. Elle, reprend des couleurs instantanément. Et nous engageons une conversation cordiale à l’issue de laquelle nous nous donnons rendez-vous dans le port de Sivota, cet après midi même. Le semi-rigide de nos nouveaux amis, propulsé par deux gros moteurs hors bord, disparaît rapidement de notre champ de vision. Pour nous ce sera cap au sud pour deux heures de navigation sur pataugeoire ensoleillée.




90 vues

Posts récents

Voir tout

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
  • Facebook
  • Instagram
  • YouTube
bottom of page