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Première escale grecque - Nidri

Dernière mise à jour : 28 déc. 2022


L'annonce d'un coup de vent de nord nous chasse de la baie d'Atheros, si doux point de chute après les cinquante heures de traversée depuis la Calabre et la nuit à fuir les orages. Le répit aura duré une nuit et nous levons l'ancre dans la matinée du 21 septembre. Nous quittons l'île de Kefalonia pour la baie de Nidri sur Lefkada, petit havre très abrité, non sans avoir promis à notre charmante hôtesse de la taverne de revenir pour que Marceau et son fils Lucio puissent re-jouer ensemble.



La jonction prend presque sept heures d'une mer paisible et lumineuse. Nos yeux s'écarquillent au fur et à mesure que nous avançons au cœur du chapelet d'îles. Depuis la baie d'Atheros, nous piquons vers le Saut de Leucade, pointe Sud Ouest de l'île, faite de falaises abruptes qui dans l'antiquité voyaient les jeunes gens épris du mal d'amour se jeter dans la mer espérant guérir. Ce lieu a vu passer notre petite famille en terriens il y a trois ans et a inspiré un travail photographique autour de la poétesse Sapphô de Mytilène qui aurait trouvé la mort en sautant de ces falaises. L'envie de s'en approcher est forte mais nous les laissons sur bâbord et faisons route plein Est entre Leucade et Céphalonie croisant par le Nord la mythique Ithaque. Puis nous nous engageons dans le goulet de mer entre Meganisi et Leucade pour aller toucher la baie de Nidri.



Quelques miles avant d'arriver, j'appelle Iris Marina qu'Isis a repéré via les réseaux. Au téléphone, Christos, le patron de l'hôtel, restaurant, piscine et ponton me dit qu'il n'y a qu'une seule place de libre et que nous pourrons la prendre si elle l'est encore en arrivant … Un accueil à la grecque en somme ... détendu, bienveillant et un tantinet fataliste. La place est effectivement vacante quand nous nous présentons devant le ponton et nous pouvons amarrer Savitri au milieu d'une quinzaine de bateaux quasiment tous sous pavillon anglais. Poser le pied sur la terre ferme avec le bateau amarré nous procure instantanément un sentiment de détente et de décompression.



Le ponton débouche sur la petite route qui mène au chantier naval. De l'autre côté se trouve l'hotel Iris, bâtiment récent de deux étages posés sur une terrasse accueillant un restaurant sur la gauche et, sur la droite, un petit bar dont les tables entourent une piscine cosie. En m'approchant du comptoir, un quinquagénère grisonnant tourne vers moi son regard bleu translucide. Sans mot dire, simplement dans le regard, je comprends qu'il est Christos et qu'il sait que je suis le français qui lui a téléphoné il y a une heure. Nous nous saluons et engageons une conversation cordiale. Le prix de la nuit au ponton est de 15€, eau et électricité comprises, fait agréable après les coûts parfois exhorbitants qui nous ont souvent contraints à rester au mouillage sur notre route depuis le nord de la méditerannée et l'Europe occidentale, zones où il est difficile de trouver une nuit au port à moins de 60€, notre budget maximal. Souvent, comme au nord Sardaigne, une nuit de ponton peut coûter jusqu'à 130€ pour un voilier de 11m comme Savitri et sans toujours proposer de l'eau potable... A cet instant, nous clamons intérieurement : « vive la Grèce ! » (zito i Ellàda) !



Un hic s'immisce cependant ; Christos ne sait pas si nous pourrons conserver notre place le lendemain. Son ponton accueille en principe prioritairement des bateaux de location, qui, nous l'apprendrons plus tard, pullulent littéralement dans la zone en période estivale et il se peut qu'un voilier arrive demain … mais il se peut aussi qu'il n'arrive pas … ou bien encore qu'il arrive mais qu'un autre parte … bref nous devons voir avec lui demain si nous pourrons rester, et nous sommes encouragés à prendre un rafraîchissement au bar et profiter de la piscine … A la réflexion, ce dut être une sorte de précaution destinée à voir qui nous étions avant de confirmer notre présence sur le ponton de manière durable. Car dès le lendemain il apparaît évident que nous pouvons rester pour une nuit supplémentaire et notre troisième nuitée ne donne même pas lieu à la moindre discussion.


Trois nuits et quatre jours pour prendre contact avec cette terre qui doit nous accueillir pour plusieurs mois. Trois jours partagés entre des matinées consacrées aux apprentissages scolaires de Loup et Marceau au bord de la piscine, et des après midi promenade et découverte de la petite ville.




Notre petit équipage suscite un vif intérêt de la part de la plupart des plaisanciers du ponton. Nous demeurons surpris et quelque peu flattés tant notre démarche semble les émerveiller. Les sessions d'apprentissage matinales, attablés sur la terrasse de Christos, nous valent chaque matin bon nombre d'encouragements et de félicitations. Ce qui nous est revigorant, car maintenir une dynamique d'apprentissage pour les garçons nous demande beaucoup d'énergie depuis le départ. Parmis ces plaisanciers, Briony et Alex, très sympathique couple britanique, nous parle spontanément de Ron et Viola, autre couple Belge cette fois, qui vivent sur leur voilier avec leur fils de 11 ans, à Sivota, plus au sud sur l'île de Leucade. Isis prend le contact et l'après midi du quatrième jour, 24 septembre 2022, voit notre équipage prendre la mer en direction de Sivota..

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