Nous avions annoncé un départ à 22h, alors évidemment à 21h50, les camarades du quai Santa Maria se présentent devant Savitri pour nous souhaiter bon vent. Le trac qui s'était insinué depuis la fin d'après midi monte de trois crans d'un coup. Je ne suis plus certain d'être prêt ! Nous échangeons quelques paroles chaleureuses et encourageantes, et mettons le moteur en route.
Les amarres sont larguées, marche avant et nous prenons la direction de la sortie du port. En chemin, je me laisse aller à penser à nos camarades rencontrés ces derniers mois, Marc qui prend la mer demain sur "Papang" pour les Baléares, Eric qui a quitté le quai en début d'après midi et qui reviendra demain pour naviguer un peu dans le golfe du Lion avec son "Pacha", Alexandra à qui nous avons dit : "à mercredi si on est encore là" (j'espère que la bâche aura tenu ! ;)), Daphnée et Nico qui terminent la préparation de "Hayat" leur First 42, Christophe et Marie Joe avec qui on doit toujours faire un apéro, Vincent et Carine qui sont toujours pas rentrés de Belgique, Dominique et Valérie sur O'Hana, Franck et sa petite famille, et l'équipe de Yes Marine qui nous a bien dépannée pendant les travaux ; Thierry, Christine, Bruno, Nathalie, Xavier, Julien, Thom, Aurélien, Jeff la soudure, Guy ... Un coup de nostalgie quoi ! Mais en approchant de la passe, je me rends compte que je n'ai pas installé le pilote automatique à courroie, je voulais l'utiliser pour garder le bateau face au vent afin que tout l'équipage soit disponible pour le premier envoi de voiles ...
Loup descend fissa le chercher sous la table à carte et nous sortons de la passe de Port Camargue en vrac en essayant Boris, Loup et moi de monter ce fichu pilote. Pas très grave, c'est la nuit ... pas de témoin ... Nous restons dignes, finissons enfin par enclencher le pilote, établissons les voiles : Grand voile(GV), et génois puis prenons notre cap au 221 pour passer l'Espiguette. Une demi heure après, la lune se lève.
Au bout d'une heure encore, l'Espiguette passée, nous mettons cap au 122 directement sur le phare de Planier à l'EST de Marseille. Nous avons une soixantaine de miles à parcourir et devrions doubler le phare au matin.
La nuit se passe parfaitement, malgré un vent faible qui nous contraint à utiliser le moteur deux fois deux heures au cours de la nuit. A noter que l'excitation du départ nous a conduits à négliger la répartition des quarts de barre. Le résultat est que nous dormons tous très peu, mais qu'importe, nous avons tous le cœur content !
J'essaie de tenir le journal de bord à jour toutes les deux heures environ, sauf évènement exceptionnel. j'ai vraiment une écriture de chat ! J'espère que j'arriverai à me relire ...
Vers les cinq heures du matin, alors qu'il était seul de quart, Boris vient nous réveiller après avoir vu des éclairs au loin devant. J'avais vu cet cellule orageuse dans les prévisions et les-dites prévisions annonçaient qu'elle se résorbait dans les heures à venir. Mais la vision des éclairs au loin suffit à déclencher un mal de mer chez Isis...
En cadeau bonus voici 35 secondes de l'ambiance de notre nuit ... Oui, on ne voit rien, mais si on imagine bien, on peut ressentir l'immensité, les embruns, la liberté ... tout ça quoi ...
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